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Évolution
L'association luni-solaire est ancienne, puisqu'on a retrouvé sur des écrits divinatoires de la dynastie Shang l'année de 12 mois lunaires avec 1 ou 2 mois intercalaires.
C'est à partir de 841 av. J.-C. (Zhou occidentaux) que l'on a des indications calendaires précises. Le premier mois du calendrier Zhou commence toujours aux alentours du solstice d'hiver ; il n'y a pas de règle astronomique précise pour la place du mois intercalaire. Le calendrier royal n'est pas en vigueur partout car les vassaux en promulguent parfois un autre de leur choix dans leur fief, particulièrement à partir des Royaumes combattants, lorsque le pouvoir central ne fait plus le poids devant la montée des hégémons. C'est vers cette période, en 484 av. J.-C., qu'apparaît un système comparable au cycle métonique qui prévoit sept années bissextiles (contenant chacune un mois supplémentaire) réparties sur un cycle de 19 ans.
En 256 av. J.-C., le royaume de Qin fixe le 11e mois au solstice d'hiver. Comme Qin fondera l'empire, ce principe sera repris par les Han pour le calendrier Taichu ou calendrier du « Grand commencement » (太初, tàichū instauré en 104 av. J.-C. par l'empereur Wudi. Bien qu'il subsiste d'autres calendriers spécialisés (astrologiques, astronomiques etc.), le calendrier Taichu devient la référence principale jusqu'au xxe siècle.
Le solstice d'hiver y tombe toujours au 11e mois. Est considéré comme intercalaire le mois pendant lequel le Soleil n'entre pas dans un nouveau signe. En raison des difficultés de calcul astronomique, les mouvements du Soleil et de la Lune sont tout d'abord des moyennes, et non les mouvements réels. C'est seulement en 619, sous les Tang, que la Lune réelle remplace la lune moyenne. L'utilisation du Soleil réel devient possible à partir de 1645 (dynastie Qing) grâce au calcul par sinusoïdes introduit par le Jésuite Adam Schall.
Dans les calendriers officiels les mois sont indiqués par leur numéro d'ordre (1 à 12), mais la tradition populaire leur donnait souvent des noms. Celui du premier mois, zhēngyuè (正月), « mois rectifié », est encore utilisé (il correspond aussi au nom du premier mois non intercalaire du calendrier lunaire, puisque le premier mois solaire contient presque entièrement et souvent entièrement le premier mois lunaire) ; dōngyuè(冬月 « mois d'hiver » et làyuè(腊月, nom d'un sacrifice, désignaient respectivement les 11e et 12e mois dans le Nord de la Chine. Seuls le premier mois zhēngyuè et le dernier mois làyuè sont encore utilisés, et les autres mois sont numérotés du 2 au 11. Dans les régions aux productions agricoles abondantes, chaque mois portait le nom d'un fruit.